Trans en Provence au fil de la Nartuby

Bèn vengudo à Tran

Souvenir de Trans

J'ai créé ce blog sur Trans en Provence parce que j'en suis originaire. J'ai voulu parler de mon village, de son histoire, de ses habitants, de son passé, pour que ce blog en soit un peu la mémoire. Je ne suis pas historienne, je n'ai nullement cette prétention, mais comme je suis curieuse de tout, j'aime bien savoir, alors je farfouille. Mes recherches généalogiques m'ont conduites à m'intéresser à l'histoire, la grande et la petite, celle des anonymes qui pourtant ont tous laissé une trace dans les archives. Je vous souhaite une bonne visite et vous laisse découvrir Trans en Provence.

Mes autres blogs :

Passion Provence

http://www.passionprovence.org/

La Gazette de Nadine 

http://www.gazettedenadine.com/

Mes nouveaux blogs : 

Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui

villagedetrans83.fr

Cimetières de Trans en généalogies transianes

http://www.cimetierestrans.org/

 

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19 juin 2023

Le sac du château de Trans pendant les Guerres de Religion

En 1608, pendant le règne d'Henri IV, le conseil du roi dut se prononcer sur une plainte du seigneur de Trans, Jean de Villeneuve, contre les consuls du village. Trente ans plus tôt, pendant le règne d'Henri III, la guerre civile sévissait en Provence. Elle opposait les Carcistes catholiques extrémistes, groupés autour du comte de Carcès, et les Razats, catholiques modérés, groupés autour du gouverneur de Retz. Le seigneur de Trans, Claude de Villeneuve, baron de Flayosc, père du plaignant, était carciste. Les consuls de Trans étaient favorables aux Razats, ainsi que leurs collègues consuls de Draguignan, Brignoles et Fréjus. Les excès de Claude de Villeneuve et des Carcistes incitèrent les municipalités urbaines à conclure en avril 1579 à Fréjus un pacte d'union avec des nobles catholiques modérés, voire quelques protestants. A la fin mai 1579, les Razats, qui disposaient de deux canons, vinrent attaquer le château de Trans. Les assiégés, inquiets, demandèrent à parlementer. Mais les assiégeants pénétrèrent dans le château. Claude de Villeneuve fut tué. La châtelaine, fort maltraitée, fut sauvée par un combattant razat, le seigneur des Arcs, cousins de son mari. Le dernier enfant de la châtelaine, âgé d'un peu plus de deux ans, faillit être jeté dans la Nartuby : il fut sauvé par un charretier dracénois qui amadoua les brutes et leur "acheta" l'enfant pour quelques sous. Le château fut mis à sac. En 1608, Jean de Villeneuve réclama des indemnités aux consuls pour la mise à sac du château.

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Gravure représentant le siège du château forteresse de Trans le 23 mai 1579 

Extrait du mémoire de Jean de Villeneuve

"En l'année 1579, s'étend élevé du pays de Provence une faction et mutinerie de gens du même pays qui se faisaient appeler Razats, contre la noblesse (1), ne voulant plus être inférieurs, et qui pis est voulant secouer le joug et l'obéissance dus au Roy et au sieur comte de Carcès, lieutenant pour sa majesté au dit pays (2), les habitants de Trans ne demeurant des derniers à se joindre à cette faction, prenant de là occasion d'exercer leurs vindictes, animosités, ou plutôt furies contre le sieur baron de Flayosc, père du demandeur. Lequel baron de Flayosc, ils seraient venus assiéger dans le château de Trans, et ayant pris ce château le 11 juin, par une inhumanité incroyable, le tuèrent et assassinèrent, commettant plusieurs indignités contre la dame son épouse et recherchant leurs enfants. Ils ne voulaient pardonner au plus petit que l'on fût contraint de racheter de ceux qui le portaient en la rivière pour le noyer. Ils pillèrent et saccagèrent le château. Ils emportèrent les beaux et précieux meubles qui y étaient, pour ce que c'était le lieu et la demeure du feu sieur marquis de Trans et du dit sieur baron de Flayosc, son fils. Toutes ces inhumanités furent exercées par les défendeurs (les consuls de Trans) et leurs prédécesseurs, au préjudice de l'édit de pacification (3) fait par le roi défunt au mois de mars de la dite année 1579".

Les consuls de Trans, assignés au conseil du roi par Jean de Villeneuve, présentèrent un mémoire.

"Le fait est qu'en l'année 1578 et 1579, Claude de Villeneuve, père du demandeur, fit lever des gens de guerre au pays de Provence, contre l'autorité et commandement du Roi, faisant commettre toutes sortes d'excès." Le pouvoir royal, informé, ordonna en septembre 1578 la cessation de cette levée d'armes, et, en cas de refus, ordonna aux forces de l'ordre d'y mettre fin. "Au mépris desquelles défenses ledit Claude de Villeneuve se fortifia dans le château de Trans, saisit tous les grains, fruits et meubles des habitants et les mit dans son château. Et là, faisait des sorties tous les jours (4), courant et ravageant à Draguignan, Fréjus, Pertuis, Barjols, Brignoles, Saint-Maximin et autre villes voisines du dit Trans, commettant toutes sortes d'excès et désordres, par pilleries, rançonnements, meurtres, viols de femmes et filles, brûleries de bourgs... Enfin, il n'y avait sorte de martyre ou mal au monde que le dit Claude de Villeneuve ne fit commettre". Les consuls des communautés se plaignirent au Parlement d'Aix. Le Parlement autorisa les communautés à résister par la force. "De sorte qu'ensuite les dits arrêts, toutes les dites communautés firent assemblée par laquelle il fut dit et résolu de faire lever d'armes, et qu'il serait député gens tant pour aller faire venir pièces d'artillerie que gens de guerre". On se procura à Antibes deux pièces d'artillerie et on les amena à Trans, où s'étaient concentrés les Razats... "Et ayant le canon fait un peu de brèche au château, ceux du dedans auraient demandé composition, en traitant laquelle, la dite armée les aurait surpris et être entrés dedans, où étant auraient tout tué, et le premier fut ledit Claude. La dite prise fut faite le 22 ou 23 juin 1579 et le même jour ou lendemain, les soldats de la dite armée auraient abattu tous les planchers du château, vendant la futaille, tant à ceux de Draguignan qu'autres villes voisines, achetant icelle plutôt pour rendre le château inhabitable que pour leur commodité propre, à cause des voleries et meurtres qu'y aurait fait faire Claude. Les dits consuls ni habitants de Trans n'ont point démoli le château qui a été démoli par les soldats de l'armée, même qu'en ce temps-là, les dits habitants étaient tous écartés du village (6), qui de ci, qui de là. Et que quand même, quelqu'un des dits habitants se serait trouvé à telle démolition, le Sieur marquis se doit adresser particulièrement sur iceux, et non contre la communauté, car elle ne peut pas répondre des fautes des particuliers."

Le Conseil du Roi donna raison aux consuls de Trans. Jean de Villeneuve fut débouté.

Explications : (1) La noblesse était assez volontiers carciste. Toutefois, les nobles razats ne manquaient ps. Ainsi, Mr d'Estoublon commandait la force qui vint attaquer le château de Trans. Le seigneur des Arcs, cousin du seigneur de Trans, était razat.

(2) Le comte de Carcès avait effectivement le titre de comte, mais il était toutefois en état de rébellion à l'égard du gouverneur, partant du pouvoir royal.

(3) Avec une persévérance digne d'un meilleur sort, la royauté française multiplia de tels édits durant les guerres de Religion.

(4) Jean de Villeneuve avait reçu entre-temps l'appui des bandes du baron de Vins, le plus redoutable chef de guerre carciste.

(5) Avec peut-être quelque exagération, le mémoire estima leur nombre à plus de 3 000 hommes. Mr d'Estoublon, qui les commandait, trouva la mort dans cet affrontement.

(6) Les excès de Claude de Villeneuve auraient incité de nombreux habitants de Trans à fuir le village. 

Source : Mémoires du Var - Michel Marguerite - Ed. Lacour

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Si vous désirez lire ou relire les deux articles suivants, je vous mets les liens directs :

Plaque funéraire dédiée à Claude de Villeneuve - Trans en Provence au fil de la Nartuby

Cette plaque funéraire se trouve au Musée municipal à Draguignan. J'ai été obligée de couper les photos car je ne pouvais pas...

http://www.transenprovence.info
Les guerres de Religion : Carcistes et Razats - Trans en Provence au fil de la Nartuby
En 1576, le Roi signe un édit qui déchaîne la colère des catholiques parce qu'il donne aux huguenots le droit de pratiquer leur religion et...

http://www.transenprovence.info

19 mai 2023

Journées Européennes des Moulins et patrimoine meulier

Dans le cadre des Journées européennes des Moulins et du Patrimoine meulier

La mairie de Trans en Provence organise :

- Le samedi 20 mai à 10 heures (durée 1 heure)

Un jeu des énigmes 

Parcours ludique. A la découverte des trésors du patrimoine.

- Le dimanche 21 mai à 10 heures (durée 2 heures)

Une promenade découverte. Le long des canaux.

L'eau captée et utilisée sous diverses formes parfois les plus curieuses.

Ces deux journées sont animées par l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Historique et Architectural Transian et l'Escolo dei Moulin présidée par Marie-France Guigonis.

Journées du patrimoine des moulins

 

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21 décembre 2022

L'usine électrique fonctionne depuis 1887

 

Trans en Provence-Vue d'ensemble

Trans-L'Usine électrique

Usine-electrique-et-chutes 

Les ponts-Usine électrique

L'usine électrique ou centrale hydro-électrique existait déjà bien avant que Mr Struby le propriétaire actuel ne l'achète et la rénove. Elle avait été construite en 1887 par Monsieur Paul César Fournial (1859-1923), industriel transian qui a également construit plusieurs usines à Trans (deux scieries, une usine de contreplaqué, une usine d'essence de térébenthine, etc...) et a contribué à faire de Trans un grand centre industriel entre la fin du XIXème siècle et la première partie du XXème siècle. La centrale hydro-électrique de La Motte, commune voisine a elle aussi été construite par lui (voir la carte postale ci-dessous).

Fournial Paul

Papier à en-tête de Paul Fournial

On lit sur la gauche : Scieries Fournial-Fondées en 1825

Spécialités de caisses débitées

Station centrale d'électricité - Eclairage et distribution de force motrice de la ville de Draguignan et ses environs

Adresse télégraphique Fournial-Trans

Paul Fournial était le concessionnaire de la distribution d'énergie électrique sur les territoires des communes de Draguignan, de Trans et de La Motte. Les réseaux de distribution dans chacune des communes comprenaient les lignes de transport, les branchements et installations pour l'éclairage des voies publiques et des bâtiments communaux. Les postes de transformation et de sectionnement, les compteurs placés chez les abonnés, les matériels des postes de transformation et de sectionnement, le matériel de rechange en dépôt et l'outillage affecté à l'exploitation des concessions.

Usine électrique de la Nartuby-La Motte

La légende de la carte indique : Trans - Usine électrique de la Nartuby mais il s'agit en fait de celle de La Motte.

Pour en savoir plus :  Trans-en-Provence-centrale hydroélectrique - L'Etat dans le Var - Préfecture de Toulon (83)

 Pour voir la généalogie des Fournial, le lien vers ma base de données :

Paul César FOURNIAL : généalogie par nbarret2 - Geneanet

 

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18 novembre 2022

Trans en 1835 vu par l'historien Etienne Garcin

Qui était Etienne Garcin ?

Etienne Garcin est né à Draguignan le 16 avril 1784 et décédé dans cette même ville le 23 novembre 1859 à 75 ans.

Instituteur de profession, il mena une longue carrière de poète et d'écrivain ; son oeuvre écrite rassemble à la fois un roman de première importance — étant donné le genre et l'époque — dans les lettres d'oc, La Roubinsouno prouvençalo, qui conte l'adaptation d'un microcosme provençal sur une île à la suite d'un naufrage — un dictionnaire destiné à aider les locuteurs de langue provençale à passer au français — ainsi qu'un important "Dictionnaire historique et topographique de la Provence ancienne et moderne", en deux volumes. 

Je vous propose de lire la page de ce dictionnnaire concernant Trans et qu'Etienne Garcin a écrite en 1835. Il faut évidemment remettre tout cela dans le contexte de l'époque.

Vallée de la Nartuby

Trans : Joli village à une lieue de Draguignan son chef-lieu d’arrondissement et de canton.

Trans tire son nom du fait qu’il était bâti en deçà de la Nartubie, c’est-à-dire du côté de Draguignan avant de descendre s'installer dans la plaine. On en découvre quelquefois des vestiges au quartier de Saint-Victor et près de la chapelle de ce nom. La voie romaine qui de Fréjus allait à Riez, suivait la rive gauche de la Nartubie depuis le village de la Motte et passait par Meyas hameau toujours existant, jusqu’à Draguignan, à-peu-près au même endroit où se trouve ce qu’on appelle encore le vieux chemin de la Motte.

Vers le milieu du siècle dernier (XVIIIème), on découvrit une pierre milliaire en face de la terre de Valbourgés ; en octobre 1834, j’en ai reconnu une moi-même près de la chapelle de Notre-Dame de Vallauris, trouvée depuis peu dans la terre ; elle est en granit foncé, et porte une inscription assez dégradée pour en rendre la traduction difficile. A ce même quartier on a découvert, à différentes époques, plusieurs pièces d’antiquité qui n’étaient pas sans intérêt. J’y ai reconnu plusieurs tombeaux en briques, des lacrymatoires, des lampes sépulcrales, des amphores en verre bleu, un dessus de tombeau en calcaire, ayant aux deux angles de devant une tête d’enfant, et sur la face la figure d’un animal fabuleux. Dans ces différents tombeaux il y avait des médailles à l ’ effigie de l'empereur Trajan ; et ailleurs, d’autres médailles à l’effigie de César-Auguste, d’Agrippa, de Germanicus, de Maxime et d’autres indéchiffrables. On y voit encore plusieurs pierres de granit qui ont dû appartenir à un édifice romain ; quatre sont rondes comme le fût d’une colonne. En ce même endroit, il y a dans la terre cinq bassins en amphithéâtre, élevés en gradin chacun de neuf pouces en sus de celui qui vient après. Ils donnaient de l’eau à un plus grand bassin ; ils sont tous en mastic très-solide et bien conservé. Il paraît que la petite source qui vient grossir le ruisseau en dessous de la chapelle fournissait à ces bassins ; mais qu’une révolution ou une obstruction dans le canal lui a fait changer son cours. Dans le grand bassin, j’y ai trouvé des écailles d’huîtres de l’océan, preuve incontestable que près de là se trouvait une belle villa ou maison de campagne, appartenant à une famille romaine très opulente. En février 1833, on a trouvé au quartier du Gabre plusieurs médailles en bronze, dont les mieux conservées sont, une d’Adrien, une d’Agrippa et une de Julia Marsa (ou Maesa) Augusta ; elles étaient près d’une belle urne cinéraire intacte, renfermée dans un vase de grès avec son couvercle. Le bourg de Trans devint bientôt un lieu considérable. La baronie de Trans, ainsi que les terres des Arcs, de la Motte, d’Esclans et autres lieux, furent inféodées, en octobre 1201, à Giraud Ier de Villeneuve, par Ildephonse II, comte de Provence, pour les bons et loyaux services que Giraud avait faits tant au roi d’Aragon son père qu’à lui-même, en plusieurs diverses et importantes occasions de paix et de guerre, et le beau et honorable train qu’il avait toujours tenu auprès de leurs personnes, avec beaucoup de prudence et de sagesse. Trois siècles plus tard, Louis XII, voulant aussi récompenser les anciens services d’un descendant de Giraud, Louis Ier de Villeneuve, baron des Arcs et de Trans, chambellan du roi Charles VIII, commandant son armée navale, ambassadeur à Rome, érigea, par lettres patentes données à Blois en février 1505, la baronie de Trans en marquisat, titre qui n’existait point encore dans ce royaume. Aussi, Louis de Villeneuve et ses héritiers investis du même droit, s’appelèrent-ils premiers marquis de France. Vingt-trois terres ou châteaux dépendaient de ce marquisat. Louis de Villeneuve, à qui Charles VIII avait donné la principauté d’Avélino près de Naples, était surnommé "Riche l’honneur". Son fils unique fut tué, en juillet 1516, à côté de François Ier. Bayard et Gaston de Foix répandirent des larmes amères sur la tombe de leur digne ami. Le château seigneurial de Trans, un des plus forts de la contrée, était près de l’endroit où se trouve la jolie maison commune.

Trans-Prise du château 23

Prise du château de Trans le 23 mai 1579 (Gravure que j'ai trouvée dans un livre sur l'histoire de la Provence)

En 1579, le seigneur d’Estoublon, à la tête d’une troupe de razats, vint l’assiéger ; et, le 23 mai, il l’enleva d’assaut, malgré les prompts secours que le baron de Vins lui apporta, et malgré la bravoure du seigneur du lieu, et le courage héroïque de sa femme, qui était la fille du comte de Carcès. Cette dernière fut sauvée du carnage par le baron des Arcs qui la couvrit de son manteau. Le plus jeune de ses enfans, encore à la mamelle, fut abandonné à la fureur des vainqueurs. Au moment où il allait être poignardé, un soldat d’Estoublon, tout razat qu’il était, en eut pitié, l’acheta sept sous et demi, et le confia aux soins d’un muletier de Draguignan, nommé Trabaud, qui en eut grand soin ; à telle enseigne qu’il devint commandeur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Les autres enfants furent faits prisonniers ; mais le baron de Trans, Claude Ier de Villeneuve, et plus de six cents de ses défenseurs furent passés au fil de l’épée. Le château fut détruit ce jour-là. Il n’en reste d’autre vestige que le bas d’une tour. Le village de Trans est très bien bâti. La Nartubie baigne ses murs. Cette rivière vient quelquefois si grosse, qu’elle inonde les rues et menace d’entraîner l’habitation. Les eaux passent habituellement sous trois ponts peu distans les uns des autres, et se précipitent dans un gouffre profond, formé par d’énormes rochers de tufs qui représentent les plus belles horreurs qu’on puisse voir. Les belles cascades de Trans, quoique au bord de la route, sont presque ignorées, parce qu’elles n’ont pas eu un Vernet pour les peindre, ni un Pétrarque pour les chanter. Cependant elles sont dignes du pinceau de l’un et de la plume de l’autre. Le climat de Trans est tempéré, et l’air très sain. Il y avait autrefois dans le pays des moulins à foulon, une belle filature pour la soie, et une fabrique d’organsin, la première qui ait été connue en Provence. On n’y voit plus aujourd’hui qu’une petite filature à soie, des moulins à huile et à farine, un tournant pour les taillandiers du pays, des scieries à planches, et une scierie à marbre qui vient d’être convertie en scierie à bois pour placage et marqueterie, qui doit fournir à tous les ébénistes de la Provence. On est étonné que le commerce de Draguignan n’ait pas encore songé à établir dans ce village une papeterie et même une filature pour le coton, car, quoique Trans soit une commune particulière, il peut être considéré comme un faubourg du chef-lieu. Ces deux établissemens augmenteraient l’habitation d’un tiers, et procureraient une nouvelle aisance qui n’est point à dédaigner. La plaine de Trans est fertilisée par les eaux de la Foux de Draguignan qui nourrit de bonnes truites ; celles du ruisseau de Vallauris sont favorables aux écrevisses. Le territoire produit du blé, du vin, des légumes, du chanvre, des plantes potagères et surtout de l’huile d’olive. Il y a de belles pépinières de toutes sortes d’arbres fruitiers et d’agrément. Le pays est renommé pour sa bonne clairette, sorte de vin blanc très agréable au goût, mais un peu capiteux. On y fabriquait de l’excellent ratafia, qui était recherché dans les environs. Les distillateurs sont trop riches aujourd’hui pour continuer une industrie à laquelle ils doivent leur fortune.

Population 1.300 habitants.

Source : Dictionnaire historique et topographique de la Provence ancienne et moderne - E. Garcin - 1835

 

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Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui

Auberge du Vieux Moulin-Claudius Lambert

Moulin à huile communal et Auberge du Vieux Moulin

Nouveau

Un amical bonjour à mes lectrices et lecteurs,

je vous informe que dès à présent vous pouvez découvrir un tout nouveau blog que je viens de mettre en ligne et qui concerne Trans en Provence. Il s'intitule : "Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui."

Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui (villagedetrans83.fr)

J'ai pris toutes les cartes postales en ma possession ou trouvées sur le net au fil de mes recherches et je les ai présentées dans des articles classées par thèmes. J'ai fait apparaître également des albums-photos dans la colonne de gauche que vous pouvez consulter à votre guise. J'ai mis des commentaires quand j'ai jugé cela utile sinon je vous renvoie à mes articles sur "Trans en Provence au fil de la Nartuby" avec le lien direct pour y aller. Je vous laisse donc découvrir ce nouveau blog et je l'espère pour vous, faire des découvertes intéressantes. Je vais continuer à l'alimenter au fur-et-à-mesure de mes trouvailles. Sachez que pour l'instant 245 cartes postales vous attendent.

Un grand merci à vous ! 

Trans en Provence d'hier et d'aujourd'hui

Carte postale "Souvenir de Trans en Provence" Carte postale "Souvenir de Trans" avec deux cartes postales de Trans en format réduit à droite et un brin d'olivier à gauche Carte postale "Un bonjour de Trans" Carte postale porte-bonheur multi-vues : neuf cartes postales en format miniature à l'intérieur d'un trèfle à quatre feuilles.

http://www.villagedetrans83.fr

Corso-fleuri-1926--5-

 

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18 août 2022

Des Salles aux Eyssares

 Eyssares

 On constate souvent que l'on rencontre dans les cadastres modernes, c'est-à-dire ceux mis en place à partir du XIXème siècle, des erreurs commises dans la transciption de certains noms de lieux par le scribe d'alors. Il semble que dans la plupart des cas, ces erreurs soient dues au fait que les rédacteurs du cadastre étaient parfois étrangers à la Provence (ceci est valable pour les autres régions de France d'ailleurs) et que de ce fait ils ignoraient le sens des mots qu'ils transcrivaient. C'est ainsi par exemple que l'on peut citer une bévue relativement fréquente dans le cadastre de Draguignan, qui a fait transformer le quartier ou le chemin des ARENIERS (désigne des lieux sabloneux) en quartier ou chemin des ARAIGNEES (ce qui n'a rien à voir avec ces charmantes petites bestioles).  

C'est ainsi que l'on peut citer le cas d'un quartier rural de Trans qui est identifié dans le cadastre sous le nom de "les EYSSARES". On se demande qu'elle peut être la signification de ce nom et on pense au mot français ESSART (désigne une terre que l'on a déboisée pour la défricher). Or, il n'en est rien. Le quartier dont il s'agit s'appelle depuis le Moyen-Age : LES SALLES. C'est sous cette forme qu'il figure dans les livres terriers (ancêtres des cadastres) depuis le XVIème siècle. Nota de Nadine : A préciser qu'à Trans, le plus ancien livre terrier remonte à 1530. Ce noms des SALLES désignait simplement des maisons ou des bâtiments. Il existe dans le Haut-Var le village des Salles sur Verdon.  

A Trans, donc, lorsqu'on allait aux Salles, on disait en provençal "ANA EIS SALLOS" "aller aux Salles" avec la tendance à donner à L un son intermédiaire entre L et R. Ce que le rédacteur du cadastre du XIXème siècle n'étant pas provençal a transcrit par les EYSSARES.  

   Sources : D'après un article paru dans la revue provençale "Lou Terraire" sous le titre : "Une bévue du cadastre Transian : les Eyssares" - Auteur : Guillaume Barles.

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