Bénédiction de deux cloches (1869)
Le 11 juillet 1869 a eu lieu la bénédiction de deux nouvelles cloches que l'on a rajoutées aux deux autres en place qui dataient de 1761. Monseigneur Maunier, vicaire général du diocèse, spécialement délégué par l'évêque de Fréjus pour cette occasion, a procédé à la cérémonie du baptême. L'une de ces cloches a été léguée à l'église par Monsieur André Boyer, négociant, trésorier de la Fabrique, décédé le 10 août 1867 et l'autre acquise au frais de la Fabrique. Les deux cloches ont été disposées en avant du sanctuaire, encadrées dans un bouquet de verdure formant une espèce d'arc de triomphe orné de banderoles aux vives couleurs et de guirlandes de fleurs. Avec leur poids énorme, ces cloches, garnies de leur monture ont disparues sous la robe blanche du baptême, enrichie de festons et de magnifiques dentelles. Leur forme est aérienne, elles sont suspendues à 1,50 mètre du sol à la vue de tous. Beaucoup de fidèles sont venus assister à la cérémonie. La grosse cloche de 440 kg sans monture, porte le nom de Victor, en l'honneur du patron de la paroisse ; elle donne le "la" naturel du diapason ancien. Le petite cloche de 100 kg porte le nom de Roch, saint vénéré dans le village ; elle donne la note "mi d'en haut" de manière à former avec les vieilles cloches un accord parfait de la gamme : "la - do - mi - la". Le parrain et la marraine de Victor ont été Hilarion et Marie Boyer, enfants du légateur. Le parrain et la marraine de Roch ont été Frédéric Faissole et Zénobie Corneille. L'ascension et la pose de ces deux cloches s'est faite sans incident le lendemain de la bénédiction, au milieu d'une affluence considérable.
Remaniement des vieilles cloches
La pose des nouvelles cloches a nécessité un remaniement du clocher. La plus grosse des deux cloches anciennes, fondue dit-on à Trans, a été déplacée. Elle occupe à présent l'ouverture du sud de l'église. Elle date de 1761. Elle donne la note "do" et le peuple la nomme Justine. Une autre cloche, plus ancienne, sans date, aux formes antiques, percée de quatre gros trous à la place des anses qui avaient probablement été coupées sous la Terreur, était suspendue à l'aide de tiges de fer dans l'ouverture nord. On la nomme Antoine dans le pays. Cette cloche a un poids énorme pour son étroite dimension : 166 kg. Le son en était aigre et désagréable. Elle était condamnée à disparaître. Cependant, les habitants ne voulant point s'en séparer, car elle avait marqué les heures de la vie de plusieurs générations, ayant d'abord servi à l'horloge, puis au culte, se cotisèrent pour la récupérer. Elle a été confiée à un ouvrier habile qui lui a donné une nouvelle vie en la transformant, par une opération lentement faite pour lui donner le "la" au dessus du diapason ancien. Quelques mois après, la cloche a pris sa place à l'ouverture de l'est, en face de la grosse cloche neuve.
Source : Fascicule imprimé pour l'anniversaire des 500 ans de la consécration de l'église 1496-1996. Ce fascicule a été écrit grâce à mes propres recherches. Auteurs : Curé Claude Pierrugues, Monsieur Roger Martelli et moi-même.