A travers les archives : le registre de catholicité de 1668 à 1673
Acte de mariage d'Antoine Bauchière et Honorade Gerffroy (Photo Nadine)
Sous l'Ancien Régime, les registres de catholicité étaient tenus par les curés. En ce qui concerne les archives de Trans, la totalité des archives communales anciennes a été déposées aux Archives Départementales à Draguignan pour y être conservées. C'est là que je me rends pour effectuer mes recherches généalogiques. Je vous présente la photo d'un acte de mariage qui figure dans le registre dont je vais vous parler. Il s'agit d'un acte daté du 27 juin 1672. C'est l'acte de mariage d'Anthoine Bauchière et Honnorade Gerffroy, deux noms caractéristiques de Trans à cette époque".
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Transcription de l'acte que j'ai pris en photo :
"Anthoine bauchiere fils de feu bernard et de Marchuanne bittarde de ce lieu de trans a pris pour femme et legitime expouze par le S(aint) sacrement de mariage apres trois publicaons (publications) honorade gerffroy fille a feu jacques et de honnorade giberte tous du mesme lieu pnts (présents) les parans des parties de part et d'autre celebre par nous sousigne le vingt et sept juin mil six cent soixante et douze dans lesglise parochialle de ce lieu aus formes accoustumees et de pnce (présence) de pons orgias tisseur a toille honnore roux mesnager françois guiol aussy tisseur a toille et autres qui ont declaré ne scavoir (savoir) signer a l'exclution dudit pons orgias qui a signe". (Note de Nadine : j'ai respecté l'orthographe).
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Ce registre contient les actes de baptêmes, mariages et décès des années 1668 à 1673. Pour cette période, on trouve 271 baptêmes, 198 décès, 66 mariages. Le nombre des baptêmes présente un excédent de 73 unités sur le nombre des décès. La moyenne annuelle des mariages est élevée. L'ensemble dénote un état de prospérité remarquable. Si on classe les décès d'après les mois pendant lesquels ils se sont produits, on constate que le nombre des décès est maximum en octobre.
La mortalité enfantine était énorme : elle s'élevait à 44%.
Il existait de 30 ans à 50 ans une période de vitalité remarquable. Fait rare pour être souligné : il a été enregistré à la date du 10 novembre 1668, le décès d'une femme centenaire, Catherine Roux.
Pour la période considérée sur les 198 enfants venant au monde le nombre des survivants devait être : à 5 ans de 111, à 10 ans de 102, à 20 ans de 92, à 30 ans de 75, à 40 ans de 64, à 50 ans de 55, à 60 ans de 28, à 70 ans de 13 et à 80 ans de 2.
Les noms de famille que l'on trouve répétés plus de 5 fois dans les 536 actes de la période étudiée sont les suivants : 43 Blanc, 41 Orgias, 34 Boyer, 39 Guiol, 29 Giraud, 23 Garcin, 23 Geoffroy, 23 Pic, 22 Roux, 20 Augier, 20 Bauchière, 19 Goiran, 16 Taxil, 15 Audemar, 15 Mouret, 15 Bernard, 12 Castellanet, 8 Déous, 7 Clumens, 7 Perrinet, 6 David, 6 Dol, 6 Reynaud.
Les Raphard, très nombreux au XVIe siècle tendaient vers la disparition. Les Pellerud dont une rue portait le nom en 1582, subissaient une éclipse passagère. Les Henry, meuniers venus de Montferrat, commençaient à apparaître. Les Castellanet avaient laissé tomber la particule dont le nom de quelques uns d'entre eux s'ornait au milieu du XVIe siècle. Les familles qui se donnaient alors le titre de "bourgeoises", sont aujourd'hui complètement éteintes. C'étaient les Garcin, les Goiran, les Laurens, les Pic, les Rey, et les Thomé de La Plane. Ces derniers avaient une situation tout à fait prépondérante : Gaspard de la Plane avait épousé Françoise de Lautarel morte à 72 ans en 1672, et son fils Anthoine était le mari d'Anne de Reymondis.
Il y avait deux famille bourgeoises du nom de Garcin dont les chefs, deux frères, Isnard et Balthazar Garcin étaient tous deux notaires royaux ; et trois familles du nom de Pic.
Les Goiran était toute une légion qui comprenait, outre Messire Charles Goiran docteur en théologie et prieur de Trans, quatre familles pourvues de nombreux enfants : Angelin, notaire royal, puis Antoine, Gaspard et Jean, tous trois grands propriétaires. Immédiatement en dessous de ces apparents, venaient les familles de Maymes Bernard, riche ménager, et de Jean Blanc, maître chirurgien.
Source : D'après "Les Archives de Trans en Provence" - Jean Barles - N°22 - Mars 1932.