Délibération

Rapport présenté par le Maire au Conseil de la Communauté de Trans du 20 juillet 1788 - Le Sieur Maire représente que les bêtes féroces qui ont répandu la terreur dans cette contrée et qui ont malheureusement dévoré quelques personnes dans les environs, ont donné lieu à des battues faites dans plusieurs terroirs. Les Sieurs Consuls ayant été avertis qu'un des ces animaux était dans le terroir de La Motte, et les Consuls du lieu ayant fait demander à cette Communauté quelques secours et hommes, le 28 juin dernier le Sieur Maire crut qu'il convenait d'obéir à leur demande, leur envoya le dit jour sept hommes armés et le lendemain 29, cinq autres, ce qui fait au total douze journées d'hommes qu'il faut payer. Le six courant, cet animal ayant passé dans le terroir d'Esclans et ensuite dans celui de La Motte, les Sieurs Consuls furent avisé qu'il pourrait diriger ses pas vers les forêts de cette Communauté. En conséquence, ils firent publier à son de trompette qu'il était important de prendre les voyes convenables pour le détruire et firent inviter tous les hommes de bonne volonté d'aller à sa poursuite en dirigeant les battues du côté de La Motte. Une infinité de personnes de ce lieu prirent les armes à cet effet et furent parcourir toutes les forêts de cette Communauté, et ensuite celles de La Motte et d'Esclans, mais sans succès. Vingt-neuf chasseurs de la ville de Lorgues, instruits des battues de cette Communauté, se joignirent aux habitants du lieu ce dit jour 6 juillet ; mais leur concours n'opéra rien de plus. Cependant, on leur doit de la reconnaissance de leur zèle et les Sieurs Consuls crurent qu'il convenait de les défrayer de leurs dépenses d'auberge, qui pour deux repas qu'ils prirent, compris la couchée, montent à 72 livres 10 sols, dont il doit être expédié mandat au Sieur Bertrand aubergiste de ce lieu (il s'agit de l'auberge de Saint Roch sise place de l'Hôtel de ville). La dépense des gens du lieu pour cette même battue du 6 juillet s'élève à 21 livres pour la poudre et balles et 18 livres pour un repas qu'ils ont pris à La Motte, dont il doit être donné mandat de remboursement au Trésorier qui a payé les dites 21 livres, nul des dits chasseurs ne demandant rien pour ses peines et n'ayant fait les courses que par zèle.

Dépenses approuvées par le Conseil de la Communauté

Le Conseil donne pouvoir d'expédier mandat de 15 livres pour les douze journées d'hommes employés aux battues du 28 et 29 juin, autres mandat de 72 livres 10 sols et remboursement de 21 livres au Trésorier de la Communauté et aussi de payer 6 livres en faveur des trois hommes de Cannes, qui ont tué un de ses animaux dans leur terroir, et dont l'un deux a été blessé par le dit animal dont ils ont représenté la peau et la dépouille empaillée et embaumée, étant nantis d'un certificat en forme des Sieurs Maire et Consuls de Cannes, ce qui constatait la vérité de fait, sauf néanmoins l'agrément de Monseigneur l'Intendant que les Sieurs Consuls sont priés de rapporter, le Conseil espérant que sa Grandeur ne désapprouvera pas les susdites dépenses que les malheurs des circonstances ont nécessitées.

Source : Les archives de Trans en Provence n° 70 - avril 1938 - Jean Barles