Trans,premier marquisat de France, dans l'ordre chronologique : la baronnie fut érigée en marquisat par le roi Louis XII en 1505.

10 janvier 1576 : Achat par l'abbé Jean Parat de la bastide d'Esclans (terroir de La Motte).

Notre-Dame de Pitié : Chapelle située à Trans, à la bifurcation des routes du Muy et des Arcs. Le 30 mars 1577, fondation du Prieuré de Notre-Dame de Pitié par Claude II de Villeneuve, marquis de Trans. - Acte fait à Trans, dans la salle du château (il s'agit du vieux château qui fut détruit en 1579) et reçu par Jean-Anthoine Monier, notaire de Flayosc.

19 avril 1577 : Prise de possession du prieuré par Jean Parat, prêtre.

24 juin 1578 : Retrait féodal* de la bastide d'Esclans, réunie au prieuré de Notre-Dame de Pitié, saisie par Imbert, avocat à Draguignan pour dettes que Jean Parat a contracté vis-à-vis de lui. - Le marquis de Trans paya pour la réunir de nouveau au prieuré de Notre-Dame de Pitié.

Bois de la Gardiole et de la Darboussière : Dans une déclaration notariée (Notaire Mus à Draguignan) du 9 août 1683, le Maire de Trans déclare au nom de la Communauté : bois taillis et de haute futaie de la Gardiole, appartenant au seigneur, terrain mauvais, d'environ 20.000 cannes (la canne était une mesure), à l'époque, ce terrain s'étendait des Croisières, sur la route des Arcs, à Saint-Vincent sur la route du Muy. Les habitants ont la faculté d'aller y couper du bois pour des attraits de labour. Autre bois sur trois collines, appelé la Darboussière, appartenant à la Communauté, de 160.000 cannes, planté de chênes verts, pins et autres bois taillis, quelques pieds de haute futaie, terre très mauvaise. Servant de bois pour l'usage des habitants et leur chauffage. La commune possède encore un affart de terres joignant le dit bois de la Darboussière, d'environ 40 charges en semence, de terrain très mauvais et ingrat, défriché en 1593 et 1594. Lequel bois de la Darboussière et terrain, la communauté possède depuis son habitation. Les herbages appartiennent aux habitants pour l'entretien des bestiaux.

Remarques : La Darboussière était considérée comme un franc-aleu, c'est-à-dire qu'elle ne payait pas au seigneur le demi lods décennal qui s'appliquait aux immeubles communaux. On la considérait comme une possession de la Communauté non comprise dans la directe du seigneur. C'était la persistance d'un état de choses ancien, antérieur au régime établi lors de la reconstitution du pays après l'invasion sarrazine. Et, de même, l'état en quelque sorte seigneurial du prieuré de Saint Victor qui touchait des censes sur certains biens et y percevait aussi une dîme élevée, apparaît comme un reste d'ancienne organisation. On peut en déduire qu'avant l'invasion sarrazine, les habitants avaient dû posséder des droits beaucoup plus étendus qu'avant et qu'en admettant même que le prieur ait joui de la situation d'un seigneur sur certaines terres vendues à des tiers, il n'avait rien à voir sur les autres. La dîme pouvait, en effet, être considérée comme la rémunération de l'exercice du sacerdoce.

* Retrait féodal : C'était le droit que la coutume donnait aux seigneurs de retirer et retenir par puissance de fief, le fief mouvant de lui lorsqu'il avait été vendu par son vassal, en remboursant à l'acquéreur le prix de son acquisition et les loyaux coûts. Ce droit fut introduit lorsque les fiefs commencèrent à devenir héréditaires, et qu'il fut permis au vassal d'en disposer par aliénation, sans le consentement du seigneur et sans peine de commise. (Cf.Au blason des armoiries.com).

Source : Les archives de Trans en Provence n° 70 avril 1938 - Jean Barles - Texte arrangé par Nadine.