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Trans en Provence au fil de la Nartuby
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28 février 2014

Le Bosquet et la Terre de l'Escaillon

Trans-Vue générale

 

Au début du XVIème siècle, à une époque où aucune restriction n'avait été apportée au droit de chasse, tout le terrain compris entre les Croisières, au haut de la montée de la route des Arcs et la fontaine appelée Font-Cabrette, au quartier de Saint-Vincent, était entièrement boisé. Cet endroit était appelé indifféremment Bosquet, Bousquet ou encore Gardiole. L'appellation de Bosquet qui ne s'applique plus de nos jours qu'au bosquet situé entre l'agglomération et la route du Muy, était la plus usitée. Cet immense terrain, dans lequel les habitants du pays faisaient paître le bétail était "il y a cinquante ans, écrit-on en 1573 dans les archives, fort peuplé d'arbres, tant en yeuses (chênes verts), cades (ou genévriers cades), lentisques (ou pistachiers) et autres et en si grande quantité que, lorsqu'on était dans le dit bois, à peine se voyait le soleil pour la raison de la grande affluence et abondance des dits arbres. Les conilhes ou conils (les lapins) y étaient en si grand nombre qu'ils venaient courir en troupes sur le chemin". (Nota de Nadine : tout cela a bien changé aujourd'hui quand on sait que la double voie traverse ce quartier). La terre de l'Escaillon était une portion de Trans hors les murs comprise entre la chapelle Notre-Dame de Pitié, l'actuelle rue Nationale, l'actuelle rue des Moulins et le quartier du Bosquet. Ce fut une terre seigneuriale jusqu'à la Révolution. D'après un procès verbal en date du 12 novembre 1695, elle était alors complantée en oliviers et en restouble (on y faisait du blé). (Restouble : du provençal estoublo "terre en chaume"; dérivés estoubloun "chaume"; restoubla "remblaver sur le même terrain, recommencer" ; restouble "champ en chaume" Cf. Dictionnaire provençal). Cette terre était complantée en vigne, au temps du marquis Jean de Villeneuve jusqu'en 1625. La vigne avait dépéri de vieillesse au moment de l'entrée en jouissance d'Antoine de Villeneuve vers 1630, on ne la remplaça pas, la culture oliviers-blé étant plus rémunératrice. Le procès-verbal de 1695 dit encore : "La vigne n'est pas bonne parmi les oliviers, n'ayant besoin que de son ombre". Il ajoute : "On a fait de cette terre une petite ferrage (Du provençal ferrayo : terre à blé extrêmement fertile et située aux alentours d'une commune Cf. Dictionnaire provençal) arrosable en amenant des eaux qu'on a fait venir de la propriété seigneuriale du Claus au moyen d'un fossé large et profond creusé du temps d'Antoine de Villeneuve (entre 1629 et 1672) qui donnait également de l'eau aux terres du Gabre et à beaucoup de propriétés des habitants". Nota : A préciser que cette propriété du Claus est devenue plus tard vers 1760, le parc du nouveau château (ce parc a été transformé en plusieurs jardins potagers au fil du temps, puis il y a quelques années en parking de 150 places sous l'actuelle municipalité) ; (Claus, Claux, Clausas, Clausis, Clauzis viennent de l'occitan et désigne un lieu clos, fermé, du latin Clausum pour fermé Cf. Dictionnaire provençal). "Cette irrigation donc, était doublement profitable pour la ferrage : elle faisait produire davantage aux terres et donnait une valeur plus grande aux propriétés des particuliers, elle procurait en cas de vente, un droit de lods plus élevé".

(Droit de lods et ventes : droit casuel consistant en des taxes seigneuriales prélevées à chaque fois qu'une terre censive était vendue. Ce sont les droits de mutation perçus par le seigneur lors de la vente ou de l'échange d'une terre roturière par un censitaire. Cf. Wikipédia).

  

   Source : Les Archives de Trans - Jean Barles - Augmenté de mes propres recherches.

 

Barre fleurie

  

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