Visite de l'église paroissiale
Notre église paroissiale est placée sous le vocable de Saint Victor. Elle fut consacrée le 22 novembre 1496. La nef latérale lui fut rajoutée entre 1767 et 1770. L'église que vous découvrez, dans sa simplicité actuelle, a fait l'objet d'une restauration intérieure dans les années 1983-1989. Eclairez-vous si vous le jugez utile, et commencez la visite par la petite nef. La porte que vous venez de franchir a été réalisée dans le style de la porte centrale par un ébéniste transian en 1999.
Après la statue de Sainte Rita, le premier autel est dédié à Saint Sébastien dont quelques reliques furent déposées dans le maître-autel le jour de la consécration de l'église. Capitaine de la compagnie des gardes, Sébastien fut martyrisé sous la persécution de Dioclétien en 288. Le vitrail de cet autel ainsi que le troisième de la nef ont été réalisés par A. Doumerc, peintre verrier à Toulouse. Admirez leur finesse. A gauche de l’autel, la statue de Saint Antoine de Padoue. Le deuxième vitrail est l'œuvre de Didron, maître-verrier parisien. Il représente la "Descente aux Enfers" de Jésus pour sauver les Justes de l'Ancien Testament. Regardez bien et essayer de reconnaître les personnages représentés. Vous pouvez vérifier vos réponses avec le descriptif placé devant l'autel dédié à saint Michel archange. A droite remarquez la belle statue de Sainte Justine. L'autel suivant est celui de Saint Joseph. Le bas-relief retrace sa vie de travail et de famille avec Jésus. La statue est l'œuvre de Gatard, statuaire de renom à Marseille ; elle a été offerte par une personne anonyme de notre paroisse en souvenir de sa fille ; elle "demande en échange un pater et un avé pour le repos de son âme". De part et d'autre de cet autel on trouve les statues de Sainte Thérèse à gauche et de Sainte Madeleine à droite. En face, entre les deux nefs, le monument pour les enfants de Trans tombés au champ d'honneur pendant les deux guerres mondiales et l'autel de Sainte Jeanne d'Arc inaugurés le 16 mai 1920, l'année même de la canonisation de Jeanne.
Vous arrivez devant l'autel du Saint Sacrement. La petite veilleuse rappelle que, pour les catholiques, le Seigneur est présent parmi nous et les invite à prier. Vous êtes dans une partie de l'église du XIII siècle comme l'indique la croisée d'ogive de la voûte. Cet autel de style gothique a été réalisé au XIX siècle en pierre de Grenoble."La pierre sculptée qui forme le tombeau est d'un seul bloc. On y voit dans un médaillon de bonne exécution la Mère admirable filant sa quenouille" (Conseil Paroissial). Cet autel a été aménagé et restauré en 1993 par deux transians, Messieurs Imbert et Lanne, pour recevoir la statue de Notre-Dame de Saint Victor, vierge polychrome du XVI siècle sculptée dans un tronc de noyer. Cette statue a été sauvée de la destruction en 1793 par un jeune transian, Jean Bertrand, qui est allé la chercher dans le canal des Vignarets où elle avait été jetée par les révolutionnaires. En pleine nuit, à ses risques et périls, il la transporta dans un petit cabanon sur la colline de Saint Victor, l'enfouit sous un tas de foin et, le jour suivant, rendit ce cabanon inaccessible en le masquant avec une provision de bois d'olivier. Passé la tourmente, le cabanon devint un oratoire familial où, de sa niche, Marie veillait sur les siens. Au moment de la vente du terrain, la famille Agnès, héritière de la famille Bertrand, emporta la statue et la conserva chez elle à Toulon. En 1993, elle décida de la restituer à la paroisse de Trans, pour qu'elle retrouve, deux siècles après, une place honorable dans l'église. Derrière la statue, caché en partie, le tableau du Rosaire représente Marie entourée de Saint Dominique et de Sainte Catherine de Sienne. Il date du XVII siècle. A votre droite, un vitrail réalisé par Didron, représente l'adoration des Mages. "La finesse de ton des couleurs charme et captive le regard, la pureté des lignes et l'expression étonnante de toutes ces figures ravies, de toutes ces grandeurs humaines abaissées devant l'Enfant Dieu et la Sainte Famille, Marie et Joseph, dans la pose calme et majestueuse de leur divine destinée remplissent d'admiration le connaisseur, comme celui qui est le plus étranger aux œuvres d'art".
En vous dirigeant vers le chœur, regardez à droite la statue de Saint Victor du XIX siècle. Dans le chœur, le retable avec son maître-autel (autel où le prêtre célèbre la messe) en bois sculpté, peint et doré a été réalisé en 1690 pour la chapelle Notre-Dame et transféré à l'emplacement actuel en 1989 (classé). Le tableau est de 1687 ; il a été peint par un certain J.L. Gasiaud (autant qu'on puisse déchiffrer) ; il représente une descente de croix. Les boiseries datent des XVII et XVIII siècles. Elles ont été restaurées en 1996 par la Municipalité. De chaque côté sont exposés dans des niches les bustes-reliquaires de Sainte Justine à droite (1712 ) et de Saint Victor à gauche ( 1702 ). Sous les arcs, sont placés deux tableaux : à droite Saint Vincent diacre et martyr en 304 ( XVII - XVIII ? ) , à gauche Saint Antoine, ermite ( XIX ). Derrière le retable, on voit trois vitraux : au centre, caché en partie, Marie couronnée par la Trinité avec Saint Victor et Sainte Roseline à ses pieds - à droite Saint Paul - à gauche Saint Pierre. A droite du chœur, vous voyez "l'ambon" qui est la partie inférieure de l'ancienne chaire de l'église datant de 1865. A gauche du chœur, vous découvrez une croix en plâtre dorée et ornée des signes des évangélistes aux quatre extrémités, puis la statue de Sainte Roseline, bénite le 8 juin 1851. Cette sainte est particulièrement vénérée dans la région puisque son corps est visible dans la chapelle qui porte son nom, sur la commune voisine des Arcs. On peut la visiter. Regardez attentivement au dessus de l'orgue le tableau peint sur bois. On peut imaginer être devant un triptyque parce qu'il manque l'arrière-train du petit cochon. En fait, le peintre a séparé le tableau en trois parties : au centre Saint Antoine, à droite Saint Honorat, et à gauche Saint Martin. Il date du XVI siècle et il est classé. De chaque côté, se dressent deux colonnes torses en bois doré. Ce sont les vestiges de l'autel de 1679. L'autel suivant est dédié à Saint Roch, que l'on reconnaît à son bâton et à son chien. Les Transians ont une grande dévotion pour ce Saint qui préserva le village de la peste à deux reprises. Il est fêté chaque année le 16 août ; c'est la fête locale. L'autel suivant est celui du Sacré Cœur de Jésus. Admirez toutes ses statuettes de terre cuite. Le denier autel est dédié à Sainte Roseline. Elle est reconnaissable à son habit de Chartreuse et à ses roses. Vous voici devant les fonts baptismaux, construits à la suite d'une délibération du Conseil de la Communauté en date du 28 février 1773 et restaurés dans leur forme actuelle en 1861. C'est ici que furent baptisés les plus humbles comme les plus illustres paroissiens de Trans. Sous la tribune, admirez le tambour et son système de fermeture ; ils datent du XVII siècle. A droite, un tableau du XVII siècle représente Saint Roch entouré de Saint Christophe, facilement reconnaissable puisqu'il porte le Christ sur ses épaules, et du seigneur Gothard, noble de Plaisance (Italie), propriétaire du chien qui apportait à Saint Roch son pain quotidien. A gauche, un tableau du XVII siècle représente le martyr de Saint Sébastien avec à sa droite Saint Pons et à sa gauche Saint Clair. L'église est un lieu de prière, où se rencontrent les chrétiens et où ils retrouvent leurs ancêtres dans la foi. En sortant, regardez la façade principale "en pierres, petit blocage, d'une taille tout à fait primitive comme celle des piliers intérieurs et des arceaux de la voûte". Vous découvrirez dans le fronton, "une pierre blanchâtre, d'une toute autre qualité sur laquelle était sculpté le monogramme du Christ entouré de rayons lancéolés et surmonté de la croix".
Source : Ecrit par le Père Pierrugues qui fut curé de Trans de 1992 à 2002 avec la collaboration de Nadine Barret qui a fait les recherches historiques. Photos du site de la paroisse de Trans en Provence.