C'était mon école
Je repasse un article que j'avais déjà fait paraître dans mon ancien blog. Depuis, le bâtiment du fond de la première cour a été modifié et transformé en crèche. En effet, il abrite désormais la crèche "Les renardeaux". Mais je n'ai pas fait de photos pour vous le montrer.
Dès le début de la création de l'école publique (loi Jules Ferry), il y a eu deux écoles à Trans : l'école de garçons située route de Draguignan (de nos jours, avenue Marguerite de Provence) dont le bâtiment subsiste toujours mais a été réhabilité et l'école de filles, située derrière l'église, après le porche de la maison bourgeoise qui appartenait à la famille Thomé de la Plane au XVIIIe siècle (les bâtiments sont toujours là et servent aux nombreuses associations transianes). Je précise qu'une nouvelle école a été ouverte en 1975 car les autres étaient devenues insuffisantes pour accueillir tous les enfants du fait de l'accroissement de la population.
L'école de garçons
Une classe de l'école de garçons.
La photo doit dater de 1910-1912 environ et a été prise sous le préau.
Mon grand-père Louis Rambaud y est présent. Il était né en 1903.
Remarquez les blouses, l'air sévère de l'instituteur le plus âgé avec son col droit. La petite fille qui pose fièrement au milieu des garçons (elle devait être la fille de l'un des deux instituteurs je suppose). L'habillement est plus uniforme que sur la photo de dessous qui concerne l'école de filles pour la même période.
Une classe de l'école de filles.
La photo doit dater de 1915-1916 environ. Elle est prise dans la cour de l'école. Mes deux grands-tantes : Julienne Rambaud et Irène Vincent y sont présentes. Elles étaient nées respectivement en 1905 et 1908. Il y a aussi Emilie Bremond, Marie Biale, Jeannette Audibert, les soeurs Azaïs, etc...
Remarquez les différences dans l'habillement. Certaines sont en blouses simples, d'autres laissent apparaître leurs beaux cols de dentelles. Il y en a qui ont des rubans dans les cheveux. Remarquez aussi les chaussures. La maîtresse se trouve à l'extrême droite.
La grande classe de l'école de filles de 1946.
Là, nous avons avancé dans le temps. Nous sommes en 1946.
Qui sont donc ces jeunes filles ?
De gauche à droite : Colette Duhâa, Solange Perugia, Marie-Thérèse Rambaud dite Mimi (ma maman), Honorine Vanzella, Marie-Louise Chiabrando, Simone Michelis, Roseline Barillaro, Huguette Sappa, Madeleine Dutto, Andrée Blanc, Marguerite Godano, Louisette Giraudo, Paule Blanc, Arlette Castellino, Alberte Pourchier, Josette Chiaramella, Jacqueline Gourrin, Jacqueline Lambert.
On peut voir là aussi la différence de condition sociale dans l'habillement. Remarquez que Paule Blanc et Jackie Lambert portent un pantalon, chose exceptionnelle pour l'époque !
Ma maman m'avait expliqué qu'à l'époque de la photo, il y avait deux classes :
la petite classe et la grande classe.
La petite allait de l'âge de 5 ans jusqu'à 10 ou 11 ans (selon le niveau) et ensuite c'était la grande classe jusqu'à 14 ans âge où les élèves passaient le certificat d'études. L'école était obligatoire jusqu'à 14 ans. Ensuite, pour continuer il fallait aller à Draguignan à 5km de Trans en Provence, au Collège de Jeunes Filles (devenu par la suite le Lycée Jean Moulin) pour les filles et au Collège Général Ferrié pour les garçons.
Voici quelques photos de mon ancienne école. Comme je vous l'ai dit au début, les bâtiments servent aujourd'hui à différentes associations de Trans.
Si vous voulez bien pousser le petit portail...
Rien n'a changé ou presque : dans la première cour, les platanes ont été remplacés par des pins, un grand portail a été installé à gauche à la place du bac à sable (pour permettre aux véhicules de rentrer dans la cour), le bâtiment qui abritaient les cabinets a été rasé, le goudron a remplacé la terre...
Au rez-de-chaussée, il y avait, dans un temps qui n'était pas le mien, ce que l'on appelait l'asile (la garderie). Pour moi c'était la maternelle, le cp et le cours élémentaire à droite. A l'étage, les appartements des maîtresses.
Nous voici dans la deuxième cour, celle des grandes classes. Ici, pas trop de transformations : la porte du fond à gauche qui permettait d'entrer dans le couloir et d'aller à la classe de Madame Andrau a été bouchée.
Le préau est toujours à sa place. Il mesure 10 mètres de long, la maîtresse nous le faisait mesurer avec la chaîne d'arpenteur. Une porte au fond de la classe permettait de nous faire sortir directement par là pour les récréations.
La petite construction de droite à l'extrémité du préau n'existait pas mais le majestueux tilleul du fond de la cour est toujours là. Hélas, ses racines imposantes ont été recouvertes par cet horrible catafalque de béton qui sert de scène.
Au-devant, il y avait une belle table ronde en pierre sur laquelle on s'amusait à sauter depuis les racines. Ces racines nous permettaient de nous asseoir à différentes hauteurs car elles formaient des creux naturels. Vous pouvez en avoir une idée avec ces deux photos qui datent, la première de 1942 et sur laquelle sont regroupées la petite et la grande classe et la seconde de 1947.
Voilà, j'ai essayé d'évoquer pour vous quelques souvenirs dans cet article. Pour moi c'était le bon temps quand j'allais à l'école à Trans... Je ne veux pas terminer sans citer mes quatre institutrices : Mesdames Avella, Renucci, Pelissier et Andrau (la directrice).
Merci à elles de m'avoir appris à lire (avec le livre Rémi et Colette) à écrire (avec le porte-plume) et à compter (avec les bûchettes).