Inféodations du terroir de Trans
Carte de la Provence en 1125
Au commencement du XIIème siècle, la Provence comprenait tous les territoires qui ont formé plus tard les départements des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, du Var, des Alpes-Maritimes et des Basses-Alpes (devenues les Alpes-de Haute-Provence), ainsi que la partie méridionale des départements de la Drôme et des Hautes-Alpes. Politiquement, la pays était divisé en trois états : au Nord-Ouest, le comté de Forcalquier, à l'Ouest, les possessions provençales du comté de Toulouse, enfin entre la Durance, le Rhône, la Méditerranée et les Alpes, le comté de Provence. Ces trois états étaient gouvernés par des princes issus de la descendance de Boson, premier comte de Provence (934), ils faisaient partie féodalement du royaume de Bourgogne et se trouvaient dès lors placés sous la suzeraineté du prince qui possédait ce royaume, c'était alors le chef du Saint-Empire romain germanique. L'empereur très occupé n'exerçait qu'une action lointaine et intermittente sur les affaires de la Provence, il tenait cependant à ses droits et saisissait toutes les occasions pour les affirmer. [...] En 1112, Raimond Bérenger, comte de Barcelone, devient comte de Provence par son mariage avec Douce, qui avait hérité du comté, et par la donation que lui avait fait cette princesse. Il fonde une dynastie qui durera 134 ans (1112-1146). Raimond Bérenger est à la fois comte de Barcelone et comte de Provence. A sa mort en 1131, l'aîné de ses fils, Raimond Bérenger II a le comté de Barcelone, le cadet, Bérenger Raimond a le comté de Provence. Il existe une union très étroite entre le souverain de Barcelone et celui de Provence, Raimond Bérenger. Il prend en main les affaires de Provence au moment où son neveu, Raimond Bérenger III, encore enfant, succède à son père. En 1166, le comté de Provence revient à la branche aînée ; il est revendiqué par Alphonse Ier qui le fait gouverner par délégation de 1168 à 1181, par son frère Raimond Bérenger IV. A la mort d'Alphonse Ier en 1181, nouvelle séparation entre les possessions catalanes et les possessions provençales ; les premières vont au fils aîné, Pierre II, les secondes au fils cadet, Alphonse II, qui laisse en 1209 le comté de Provence au plus grand prince de la dynastie : Raimond Bérenger V. De 1119 au 26 janvier 1190, la maison de Barcelone est en lutte presque constante avec la maison de Toulouse qui convoite la Provence. Le principal épisode de ce conflit est ce que l'on a appelé les "guerres baussenques", du nom des seigneurs des Baux. C'est ensuite le conflit avec la maison de Forcalquier heureusement terminé à l'avènement de Raimond Bérenger V. Le premier acte d'inféodation est de la fin de l'année 1200. Il est établi en faveur de Giraud ou Géraud de Villeneuve, gentilhomme catalan venu en Provence sous le règne d'Alphonse Ier. C'est lui le fondateur de la famille de Villeneuve en Provence. Le second acte d'inféodation avait été rendu nécessaire par un édit impérial d'octobre 1226 annulant toutes les immunités, aliénations de domaine et concessions de juridiction accordées pendant la règne d'Alphonse II et la minorité de Raimond Bérenger V. Au moment de cette seconde inféodation, Romée de Villeneuve, personnage dont il est parlé dans la Divine comédie de Dante Alighieri, est le ministre du comte de Provence. Raimond Bérenger V meurt en 1245. Il laisse quatre filles dont trois sont mariées : Marguerite à Louis IX (Saint-Louis) roi de France, Eléonore à Henri III roi d'Angleterre, Sanche à Richard de Cornouailles, un instant empereur d'Allemagne, et la quatrième, Béatrix qui hérite du comté de Provence. Béatrix épouse l'année suivante, en 1246, Charles d'Anjou, frère de Louis IX.
Source : Les Archives de Trans en Provence - N° 1 Décembre 1927.
Je vous renvoie à mon article sur "Les quatre reines de Forcalquier" paru dans mon blog Passion Provence.
Statue de Raymond Bérenger V A la fois souverain de Provence et de Forcalquier, le comte Raymond Bérenger V de Barcelone (fils d'Alphonse II, comte de Provence et de Garsende de Sabran, comtesse de Forcalquier) aimait mieux Forcalquier que son palais d'Aix (Aix-en-Provence).
http://www.passionprovence.org