Enfants naturels

Les enfants naturels n'entraient pas honteusement dans la vie. Il faut arriver au XIXème siècle pour qu'ils deviennent, on ne sait pourquoi, un objet de mépris. A Trans, au XVIIème et XVIIIème siècles, ces enfants étaient presque toujours tenus sur les fonts baptismaux par des personnages de marque. En voici un exemple ci-dessous.

Gaspard nomen patris vaccat (le nom du père fait défaut) fils illegitime et naturel de magdaleine mailhesse de la ville de draguignan et ne le vingt un aoust mil six cens soixante huict dans ce present lieu de trans et a este baptise par nous soussigne dans lesglise parrochialle dudit lieu le mesme jour le parrain sieur gaspard thome de la plane lieutenant de juge dudit lieu et la maraine damoiselle francoise de lautarel sa femme le parrain et jacques ravel ont signe

Le nombre des enfants illégitimes était très faible. Il ne s'en trouve que 4 sur les 271 naissances de la période étudiée soit de 1668 à 1673. Et, chose à noter, les mères de ces quatre enfants étaient l'une de Trigance, l'autre d'Avignon et les deux dernières de Draguignan. La protection de la femme et de la jeune fille étaient tellement bien assurées que le séducteur d'une honnête personne ne pouvait pas facilement manquer à ses serments.

Inhumations

On procédait souvent aux enterrements le jour du décès, même lorsque les défunts étaient morts dans une campagne éloignée de Trans. En voilà deux exemples :

maitre jean geoffroy dit curasse mesnager rantier de valbourgès aage d'environ cinquante six ans est mort dans le chasteau dudit valbourgès le dix sept 7bre (septembre) mil six cens soixante douze et a este enterre le mesme jour sur le tard dans l'eglise parrochialle de ce lieu de trans au devant l'autel st joseph gaspard geoffroy son fils maitre angellin gouiran nottaire royal presents tesmoins qui ont signe

Lorsque par suite de l'heure tardive du décès, l'enterrement n'était pas possible le jour même, on y procédait dans la matinée du lendemain.

jacques gerffroy mesnager aage denviron quarante six ans est mort de ce present lieu de trans de maladie corporelle dans une bastide qu'il tenait a rente a coulet redon terroir du muy le vingt quatre febvrier mil six cens septente un sur les six a sept heures apres midy et a este enterre dans lesglise parrochialle de ce lieu le lendemain apres sur les dix heures de mattin en ladite annee mil six cens soixante onze pons orgias et antoine orgias tesmoins qui ont signe

Source : D'après un article paru dans "Les archives de Trans en Provence" n° 22 - mars 1932 - Jean Barles et agrémenté de mes propres recherches