La chapelle Saint-Roch
Notre fête locale a lieu au mois d'août pour la Saint-Roch. Mais quelle est l'origine de cette fête ? Dans les premières années du XIVème siècle, si l'on en croit la tradition, se serait produit l'un des évènements les plus importants de l'histoire religieuse de Trans. Un pèlerin déjà célèbre par ses vertus et ses miracles, Roch de Montpellier se rendait à Rome. On dit qu'en cours de route, il passa à Trans alors que le peste sévissait aux alentours. A Draguignan notamment, les victimes étaient si nombreuses qu'on jetait leurs cadavres dans la Nartuby. De ce fait, à Trans, il n'était plus possible de puiser dans la rivière l'eau qui était nécessaire pour les besoins des bêtes et des gens. Roch voit la désolation et le désespoir des Transians, d'un geste il touche de la main les eaux de la rivière et celles-ci comme à son ordre se divisent en deux branches : d'un côté les eaux souillées venant de Draguignan et de l'autre les eaux en provenance de la source de la Foux (source qui se jete dans la Nartuby) et qui n'étaient donc pas contaminées. Trans fut de ce fait épargné de la peste. C'est ainsi que naquit le culte des Transians pour Saint-Roch en l'honneur duquel une chapelle fut édifiée dès le XVIe siècle. Elle se trouvait légèrement en avant de la chapelle actuelle qui fut reconstruite à la fin du XVIIIème siècle (1680).
Il est probable que dès le XVIème siècle, on faisait à Trans une procession en l'honneur de Saint-Roch et que dès cette époque, on dansait à l'occasion de sa fête, à preuve les réprimandes que le clergé adressait aux fidèles à ce sujet. En 1673, on décida d'accompagner la procession d'une bravade. Cette sorte de manifestation était alors très fréquente en Provence. On discute sur son origine mais il est clair qu'elle répondait surtout aux goûts des provençaux pour les démonstrations bruyantes. La bravade consiste en une escorte composée de jeunes gens et d'hommes vêtus de costumes militaires, les participants expriment leur joie en tirant des coups de fusils en l'air. On trouve dans les archives communales la délibération du conseil de la communauté en date du 24 septembre 1673 qui décida la constitution d'un corps de bravade avec un capitaine assisté d'un enseigne pour, je cite : "faire honnneur à la fête de Saint-Roch". Il est précisé qu'on attribuerait à ce corps de bravade tous les droits de "pelote" et de "charivari" (caraviéus en provençal).
Le charivari (gravure)
Ces termes nécessitent une explication : autrefois, on appelait "pelotes" le tribu obligatoire que l'on exigeait d'un jeune homme étranger au village et qui venait s'y marier, quant au charivari, le terme remonte au Moyen-Age, il s'agissait de faire un chahut monstre à l'aide de poêles, chaudrons, crécelles, etc... accompagné des cris, de huées que l'on organisait à l'occasion d'un mariage jugé mal assorti ou inconvenant, par exemple dans les cas de veufs ou de veuves âgées qui se remariaient. Le bruit ne cessait que lorsque les intéressés acceptaient de payer leur contribution.
Les processions et les bravades ont accompagné la fête de la Saint-Roch jusqu'à la Révolution. Des tentatives furent sans doute faites pour reprendre la bravade sous la Restauration. Mais seule la procession a subsisté jusqu'à la fin du XIXème siècle. Les bals ont persisté accompagnés jusqu'à une époque récente par la farandole du premier soir de la fête à laquelle participait toute la population et qui parcourait les rues du village précédée par une fanfare.
Source : D'après un récit de Guillaume Barles enrichi d'explications du Wikitionnaire et de mes propres recherches.