Un crime affreux
Nous trouvons l'information suivante dans le "Journal du département du Var" du 8 prairial an IX (28 mai 1801).
"Il s'est commis un crime affreux dans la commune de Trans. Les dames Félix, mère et fille, l'une âgée de 80 ans et l'autre de 50 ans et leur servante de l'âge de 29 ans, ont été assassinées dans la nuit du 29 au 30 floréal dernier. La profondeur et le genre des blessures font présumer qu'elles ont été massacrées à coup de hache. Ces trois malheureuses femmes habitaient seules une maison qui n'est séparée du village que par un pont. Personne ne les voyant paraître dans la journée du 30, quelqu'un s'approcha de leur maison, étonné d'en trouver le porte fermée et le clef en dedans ; il poussa une fenêtre et laissa voir des traces de sang. La porte fut enfoncée et l'on trouva les trois cadavres dont l'un avait conservé un reste de chaleur. Le juge de paix s'y porta dans la nuit. Il lui parut que l'on n'avait volé que quelques couverts d'argent. Les hardes (habits), des pièces de mousseline et le linge étaient dispersés confusément sur le plancher. La justice s'occupe de la recherche des coupables".
Nous tenons du témoignage d'une personnne très âgée que la jeune servante était allée passer la veillée dans une maison voisine à regret et qu'elle dût parvenir à la maison du crime après le meutre des deux dames. On pensait qu'elle avait dû être abattue à coups de hâche comme l'avaient été ses maîtresses, au moment même où elle venait de rentrer. Ce crime présente des points mystérieux.
Source : Les Archives de Trans en Provence - Jean Barles - N°39 - Janvier 1935.