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Trans en Provence au fil de la Nartuby
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Trans en Provence au fil de la Nartuby
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8 février 2014

Description de Trans par Etienne Garcin (1)

 

Voie aurélienne

 

Tracé de la voie aurélienne et de l'embranchement sur Riez

 

Trans

 

Joli village à une lieue de Draguignan son chef-lieu d'arrondissement et de canton. C'était autrefois une dépendance de cette ville. L'ancien village était appelé Infré, du latin infra parce qu'il était bâti en-deçà de la Nartubie, c'est-à-dire, du côté de Draguignan. On en découvre quelquefois des vestiges au quartier de Saint-Victor et près de la chapelle de ce nom. La voie romaine qui de Fréjus allait à Riez, suivait la rive gauche de la Nartubie depuis vis-à-vis le village de La Motte jusqu'à Draguignan, à peu près au même endroit où se trouve ce qu'on appelle encore le vieux chemin de la Motte. Vers le milieu du siècle dernier, on découvrit une pierre milliaire en face de la terre de Valbourgès ; en octobre 1834, j'en ai reconnu une moi-même près de la chapelle Notre-Dame de Vallauris, trouvée depuis peu dans la terre ; elle est en granit foncé, et porte une inscription assez dégradée pour en rendre la traduction difficile.

 

Lampe

    

A ce même quartier, on a découvert à différentes époques, plusieurs pièces d'antiquité qui n'étaient pas sans intérêt. J'y ai reconnu plusieurs tombeaux en briques, des lacrymatoires*, des lampes sépulcrales, des amphores en verre bleu, un dessus de tombeau en calcaire, ayant aux deux angles de devant une tête d'enfant, et sur la face la figure d'un animal fabuleux. Dans ces différents tombeaux, il y avait des médailles à l'effigie de Trajan ; et ailleurs d'autres médailles à l'effigie de César-Auguste, d'Agrippa, de Germanicus, de Maxime et d'autres indéchiffrables. On y voit encore plusieurs pierres de granit qui ont dû appartenir à un édifice romain ; quatre sont rondes comme le fût d'une colonne. En ce même endroit, il y a dans la terre cinq bassins en amphithéâtre, élevés en gradins chacun de neuf pouces en sus de celui qui vient après. Ils donnaient de l'eau à un plus grand bassin ; ils sont tous en mastic très solide et bien conservé. Il paraît que la petite source qui vient grossir le ruisseau en-dessous de la chapelle alimentait ces bassins ; mais qu'une révolution ou une obstruction dans le canal lui a fait changer son cours. Dans le grand bassin, j'y ai trouvé des écailles d'huîtres de l'Océan, preuve incontestable que près de là se trouvait une belle villa ou maison de campagne, appartenant à une famille romaine très opulente. En février 1833, on a trouvé au quartier du Gabre plusieurs médailles en bronze, dont les mieux conservées sont, une d'Adrien, une d'Agrippa et une de Julia Marsa Augusta ; elles étaient près d'une belle urne cinéraire intacte, renfermée dans un vase de grès avec son couvercle.

 

Notes de Nadine :

 

- Plusieurs des vestiges cités, notamment la borne milliaire se trouvent aujourd'hui conservés au Musée municipal de Draguignan. Je vous conseille vivement d'aller visiter ce musée qui rassemble des collections très intéressantes. Voir ce lien :

 

https://mba-draguignan.fr/

 

- La voie romaine qui allait de Fréjus à Riez était la voie aurélienne. Elle fut construite en 242 avant J.C par les Romains. Elle pénétrait dans les Gaules par le littoral méditerranéen, passait au Muy, puis un embranchement partait vers Riez, traversait le territoire de Draguignan par le chemin actuel de Montferrat et le quartier de la Clape (clape = clapier = amas de pierres).    

- La chapelle Notre-Dame de Vallauris existe toujours. Elle se trouve dans une propriété privée. On la voit de la route à travers les arbres quand on est au quartier de Vallauris. Elle est face à la route qui vient de Trans à l'intersection, au-dessus dans la colline.    

- * Lacrymatoire : Petit vase de terre cuite ou de verre, déposé dans la plupart des tombeaux, et qui, selon toute apparence, contenait les huiles odorantes dont on parfumait le bûcher avant de l'allumer. On a cru longtemps que des lacrymatoires servaient à recueillir les larmes répandues aux funérailles des morts.

 

Source : Extrait du Dictionnaire historique et topographique de la Provence ancienne et moderne - Etienne Garcin - 1835.

 

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